Went en Italie - Mars 2008

De brave garçon diplômé à Princeton avec un passé de choriste « a cappella » à prisonnier avec le corps couvert de dessins. Ceci étant le mérite de Prison Break, la série télé qui a fait de lui une star. Prochaine étape ? Un Dracula très romantique.

Wentworth Miller
Comment un stagiaire à tout faire est devenu un sex symbole tatoué (de Chiara Laganà)

Il y a même une maman de 47 ans qui attend devant l’hôtel. Les autres nombreuses fans disent qu’avant il y avait même un dame suisse (elle est anglaise !! ndt) de 59 ans qui avait déjà vu Wentworth Miller en France et qui le suit un peu partout. Wentworth qui ? le nom ne vous dit rien ? essayons avec quelques notes biographiques. Le nom vient du héros masculin de Persuasion, le dernier roman de Jane Austen, il s’est diplôme à Princeton et il est né d’un mélange ethnique à faire pâlir n’importe quel généticien : père afro-américain avec du sang somalien, jamaïcain, anglais et allemand, tandis que la mère a des ancêtres russes, français, syriens et libanais. Pas beaucoup de cinéma, il a joué dans The Human Stain, de Robert Benton, et maintenant il voudrait travailler avec Paul Thomas Anderson. Toujours pas ? peut être ceci peut vous aider : Wentworth Miller est Michael Scofield : le protagoniste principal de la série télé Prison Break. Michael a un tatouage qui lui couvre la moitié du corps et qui lui permet de faire évader son frère condamné à mort. Derrière un dessin gothique élaboré, en effet, se cache le plan de la prison. Le personnage de Michael va au delà de l’apparence tatouée. Tant est que tout le monde dans la série se demande ce que fait un si gentil garçon dans un endroit pareil. Michael n’est pas aussi différent de l’acteur qui l’interprète. Quand nous nous rencontrons pour l’interview, Wentworth me fait asseoir la première – en suivant l’étiquette – et il est habillé comme le premier de la classe, comme chaque mère rêve de voir son propre fils habillé : pas de T-shirt ou de sweat-shirt trop grands, mais chemise blanche, pull noir et pantalon assorti, parfaitement repassés, bien qu’ils lui aient perdu la valise à Malpensa (l’un des aéroports de Milan, ndt)
Les photos qu’on voit là dehors lui rendent justice, Wentworth est beau comme il l’est sur ces images, il gesticule un peu quand il parle d’une voix calme et presque travaillée. Après trois saison de Prison Break retransmises aux Etats Unis (chez nous les deux premières on été retransmises sur Italia 1) et une autre en phase de réalisation, Wentworth est devenu une célébrité.

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Mais combien de temps a-t-il fallu ?
Ça a été un combat. On dit que pour devenir célèbre il faut 10 ans, : c’est vrai. Je vis à Los Angeles depuis ’95, j’y suis allé après l’université mais je ne suis pas devenu une star du jour au lendemain. Le succès est arrivé petit à petit et avant il y a eu beaucoup de nuits sans sommeil. Je pensais que ça ne marcherait pas, que je perdais mon temps mais je n’avais pas le choix, pas de plan B : je devais être acteur autrement j’aurais été fichu.

Parmi les différents boulots tu as aussi été stagiaire chez Fox, le network qui produit Prison Break…
Quand j’ai fait l’audition finale pour la série, celle qu’il appellent le « call testing », j’étais dans un sale avec 30 producteurs exécutifs. Quand je suis entré, je me suis rendu compte que j’avais été stagiaire pour au moins la moitié d’entre eux.

De stagiaire à tout faire à sex symbole planétaire, tu te sens à ton aise ?
Ça me flatte, amis en même temps être un sex symble c’est comme jouer le rôle du même personnage pendant quatre ans. Les gens me mettent dans un boite et pensent que tu ne peux faire que ça. Moi en revanche je voudrais faire autre chose. Je voudrais jouer des rôles qui ne sont pas en relation avec mon aspect physique. Quand Prison Break finira et que je dirais adieu à Michael Scofield, je devrai me réinventer. J’espère que les gens oublieront le sex symbole et commenceront à me voir comme un acteur versatile.

Beaucoup parmi tes collègues de séries télé jouent aussi au cinéma, toi non. Pourquoi ?
Je reçois beaucoup de propositions, mais les rôles qu’on me propose sont très semblables à celui de Michael Scofield et ce serait une erreur de faire des séries et des films basés sur le même personnage. Si je voulais interpréter Michael Scofield pour le reste de ma carrière je pourrais le faire et on me payerait même bien, mais ce n’est pas ce que je veux. Je voudrais jouer dans des comédies romantiques, des legal drama, des thrillers, des films d’horreur, mais pour le moment on ne me propose pas ces rôles, alors je dois attendre

Mais tu es en train de travailler à un film tout à toi. De quoi s’agit-il ?
C’est une histoire d’amour qui s’inspire du monde des vampires. A mon avis l’histoire de Dracula est celle de la recherche de quelqu’un à aimer. Nous avons tous les dent aiguisées et nous cherchons tous quelqu’un à qui nous aime malgré tout.

Beaucoup comparent les séries télé aux grands romans du passé. Toi qui es diplômé en littérature anglaise à Princeton, une des plus prestigieuses université américaines, qu’en penses-tu ?
Je crois que ce que nous faisons dans Prison Break est très semblable à ce que faisait Charles Dickens. La série est un drame à épisodes, Grandes Espérances et Les Deux Villes étaient des romans à épisodes. Les gens lisaient jusqu’au bout pour savoir comment cela finirait. De la même manière quand nous racontons des histoires comme Lost, 24, et Prison Break, je pense que ce soit une partie de la renaissance de la télévision.

Tes parents se sont connus à Yale et sont tous deux professeurs. T’ont-ils jamais poussé pour que tu termines les études ?
Oui, ils ont donné beaucoup d’importance aux études, ils voulaient que j’aille dans les meilleures écoles, parce qu’ils pensaient que c’était le meilleur moyen de préparer un enfant à un monde difficile. Je les remercie pour ça. Sans eux, aujourd’hui je n’aurais pas le respect de la discipline, l’attention aux détails, la constance et la préparation. Tout ceci a eu un rôle dans mon succès.

Alors que tous essayent d’entrer dans l’équipe de football (américain, ndt) ou de basket, toi, à l’université tu faisais partie de la chorale a cappella. C’est bizarre, on ne s’est jamais moqué de toi ?
Je ne crois pas qu’on se moquait de nous. Chanter a cappella était plutôt répandu sur la cote est, nous étions une espèce de confrérie et puis nous ne nous prenions pas très au sérieux.

On dit que David Beckham a copié quelque tatouages de Michael Scofield, qu’en penses-tu ?
Je sais que Beckham a des tatouages sur les bras dits « manches » parce qu’ils couvrent les bras entièrement. Inspiré par mon personnage il veut s’en faire d’autres sur la poitrine et sur le dos pour réunir les manches. Je ne crois pas que ce soit quelque symbole ou référence à Prison Break mais ça me flatte qu’une star du sport s’intéresse à ma série.

Tu es né en Angleterre et tu travailles à Los Angeles comme lui, es-tu jamais allé voir un de ses matches ?
Non, mais j’aimerai. Mes sœurs jouaient au foot, et je me suis toujours amusé à être leur supporter.

Tu es souvent sur les magazines de potins et surtout sur le blog de Perez Hilton, le roi des potins. (Hilton a été le premier à parler de sa soit-disant homosexualité, ndr) que penses-tu de tout cet intérêt pour ta vie privée?
Je ne lis pas les blogs de potins, je crois que c’est du temps gaspillé. Malheureusement, notre société est obsédée par les célébrités. Mais je pense que c’est naturel, parce que si Jennifer Aniston est entrée chez toi pendant dix ans avec Friends, à la fin tu crois la connaître et tu veux savoir ce qu’elle fait de sa vie quand elle n’apparaît pas sur l’écran. C’est la nature de l’homme.
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La première série télé en haute définition.

Un ingénieur du génie civil, diplômé ave les honneurs de la Loyolla University de Chicago, braque une banque et est condamné. Il purgera sa peine à la prison de Fox River ; c’est le début de Prison Break , la série crée par Paul Scheuring, qui en est aux Etat Unis à sa troisième saison. Michael Scofield entre en prison pour en faire évader son frère Lincoln Burrows condamné à mort pour avoir tué le frère du vice président. Reussirà-t-il à le sauver armé (ou plutôt tatoué) seulement du plan de la prison et d’un plan d’évasion très détaillé ?

Prison Break est la première série télé mise sur le commerce en format Blue Ray aussi. Crée en 2002 le Blue Ray est un disque optique à haute définition qui peut contenir jusqu’à 56 giga d’information. Parfait pour qui possède un écran haut définition, six disques, vingt deux épisodes et plein d’extras comme : les scènes coupées, le making of, un spécial sur le tatouage, et une description du pénitencier qui a accueilli Fox River, le Joliet Correctional Centre dans l’Illinois.

De monstre qui s’arrache la peau à séduisant et très intelligent fugitif dans Prison Break : Wentworth Miller nous raconte sa fantastique ascension vers le succès.
Diego Castelli

Si jamais nous devions finir injustement en prison, nous voudrions rencontrer un gars comme Michael Scofield. Ce n’est peut être pas un monstre de sympathie, et la quantité de tatouages qu’il a sur le corps peut être un peu inquiétante, mais il ne faut pas grand chose pour comprendre que le garçon en a beaucoup dans la tête. Si ce qui vous préoccupe est d’éviter la chaise électrique, à tout prix, c’est l’homme qu’il vous faut. A l’interpréter dans Prison Break c’est Wentworth Miller, l’acteur né en Angleterre (mais de famille tout à fait américaine) qui a donné à Michael un visage et une voix. Miller a apporté au personnage un charme tout particulier, aussi discret que pénétrant, qui a fait des ravages dans les cœurs des fans de toute la planète. Nous l’avons rencontré à Milan, où il est venu pour la promotion de la sortie DVD de la deuxième saison et l’édition Blue Ray de la première. Il s’est présenté tel qu’il apparaît dans la série, avec les cheveux rasés et l’expression maline, mais il a plus ri en vingt minutes d’interview qu’en trois ans de série. Il s’est surtout révélé être un garçon très simple très disponible, et prêt à signer des tonnes d’autographes….

Tu es en Italie pour promouvoir les DVD et le Blue Ray de Prison Break, qui par ailleurs est la première série à arriver en Italie dans ce nouveau format. Que penses-tu de cette évolution rapide dans le monde du spectacle ?
Je crois que désormais la télévision soit en mesure de rivaliser pleinement avec le cinéma, sinon de le dépasser, que ce soit dans l’écriture ou dans la qualité visuelle. Les nouvelles technologies permettent d’apprécier une série comme jamais auparavant, et ceci profite à tout le milieu. C’est un fait évident dans mon expérience personnelle aussi : je dois beaucoup à la télé, également parce que, justement du fait que Prison Break est devenu un phénomène mondial, je reçois continuellement des propositions pour le cinéma.

Dans la première saison tu étais en prison, ensuite tu es sorti et puis tu y es retourné. Que préfères-tu, en temps qu’acteur et pour le personnage ?
Je dois vous dire la vérité : je suis content que Michael soit retourné en prison. C’est son élément, le lieu où paradoxalement il se trouve plus à son aise. En dehors de prison il est plus réactif, il doit gérer un plus grand nombre de problèmes et de variables, mais entre les murs de la prison il donne le meilleur de lui même. C’est là que nous voyons son incroyable intelligence à l’œuvre.
D’ailleurs maintenant Michael est encore plus en difficulté, parce qu’il doit se passer des tatouages !
En effet c’est assez drôle : maintenant qu’il ne servent plus à rien, j’évite de me les faire appliquer sur le corps avec comme résultat que je dois me balader avec un t-shirt à manches longues. Si je ne le faisais pas, les spectateurs verraient que je ne suis pas tatoué ! de toutes façons, même si je ne sais pas ce qui mijote dans la tête des scénaristes, je suis convaincu que tôt ou tard les tatouages redeviendront importants.

Prison Break aussi a été mis en difficulté par la grève des scénaristes, à tel point que la troisième saison a été pratiquement réduite de moitié. Quelle est ton opinion à ce sujet ?
Je crois que la grève a été importante, parce que les raisons à la base des revendications étaient plus que justes. Il est vrai aussi, cependant, qu’il y a eu beaucoup de dommages collatéraux : si les auteurs s’arrêtent, toutes les autres personnes qui travaillent à une série ou à un programme télé se retrouvent aussi sans travail, avec les factures à payer. Mais il y a plus : dans la petite ville du Texas où nous tournons la série, la notre présence presque constante justement a apporté beaucoup au développement du tourisme local et naturellement nous de la série nous utilisons les services, comme par exemple les restaurants et les bars. Dix épisodes de moins que prévu ont été un problème pour eux aussi. La question, par conséquent, est plutôt complexe. Heureusement, donc, que la grève est finie!

Mets toi un instant à la place d’un spectateur de Prison Break : quels sont tes personnages préférés à part Michael ? Et y a-t-il quelque membre de la distribution auquel tu es particulièrement lié ?
Dans les deux cas je répondrai Sarah Wayne Callies, avec son docteur Sara Tancredi, et Paul Adelstein qui a interprété l’agent Kellerman. Ces personnages me plaisent particulièrement, parce que ce sont les plus ambigus : aucun des deux n’est complètement bon ou méchant, ils ont au contraire beaucoup de nuances. Sara aide Michael parce qu’elle se rend compte que c’est une bonne personne, mais en y réfléchissant bien elle contribue à l’évasion de prisonniers dangereux comme T-Bag, sans compter son passé lié à la drogue. Kellerman en revanche était un vrai salaud, mais ensuite nous nous y sommes attachés aussi, parce qu’il a été trahi par ses collègues et il s’est finalement sacrifié pour avoir sa vengeance. C’est cette même ambiguïté qui me fait apprécier Scofield : il a tout fait pour sauver son frère, mais cette résolution l’a porté a commettre, ou du moins à accepter beaucoup de crimes cruels.

Dans le passé, tu as participé a différentes séries, quelques fois avec de très petits rôles. Lequel t’a plus plu ?
Mon souvenir le plus intense est celui lié à Buffy, parce que ça a été mon premier travail dans une série et j’étais très nerveux, même si mon rôle était décidément très petit. Je me rappelle que j’étais très ému à l’idée d’être sur le set avec David Boreanaz, qui est un acteur pour lequel j’ai beaucoup d’estime. Je jouais le rôle d’un monstre qui à un moment donné s’arrache la peau, dans un scène plutôt crue. Ça a été assez drôle parce qu’une fois les prises terminées, les membres de l’équipe se sont moqués de moi en me disant que j’avais été bien et que s’ils avaient eu encore besoin d’un monstre qui s’arrache la peau ils m’auraient sûrement rappelé.

En lisant ici et là sur Internet, nous avons appris que tu es un fan de Law&Order : parce qu’il y beaucoup d’avocats dans ta famille ?
Je ne crois par que ce soit pour ça. Etrangement, bien que je joue dans une série où tous les épisodes sont liés l’un à l’autre, en temps que spectateur j’aime plus les séries où chaque épisode s’auto-complète ou presque. Les séries comme Law&Order, mais aussi CSI (Les Experts, ndt) ou FBI : portés disparus (Without A Trace, ndt) te permettent de regarder un épisode de temps en temps, sans pour cela te sentir frustré parce que tu ne sais pas ce qui c’est passé dans les précédents. Ils représentent aussi un défi pour les scénaristes, qui doivent créer une trame vraisemblable et captivante qui se conclue en quarante minutes. Sans compter que je n’aime pas devoir attendre une semaine pour savoir comment continue l’histoire; je veux voir plusieurs épisodes en une fois, et pour cela, dès que j’ai un peu de temps libre, je me fais des marathons avec les DVDs, assis sur le divan.

Quelques lecteurs nous ont écrit en disant qu’ils voudraient te voir sourire un peu plus : penses-tu que dans le futur il pourra y avoir de la comédie ?
En effet dans Prison Break il n’y a pas grand choses de drôle ! Pour répondre à ta question : bien sur que j’aimerais, j’essaye de ne pas me donner de limites. Au contraire, ces derniers mois j’ai refusé plusieurs scénarios qui voulaient me mettre dans la peau de ce personnage plutôt que cet autre, toujours trop semblable à Michael Scofield. Pour autant que je sois heureux de jouer dans Prison Break, je ne veux pas que ma carrière soit liée à un seul personnage et à un seul genre.. je voudrais essayer la comédie, mais aussi les films romantiques ou des thrillers d’un genre différent par rapport à la série. Je crois qu’un acteur doive toujours explorer de nouvelles voies, même si ceci signifie travailler avec des réalisateurs à leur coup d’essai ou avec un petit budget. L’important est qu’il y ait le talent et l’envie de créer quelque chose de beau pour le public.